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Avoir un TDAH et être une femme cis

Q uand j'ai régulièrement mes phases d'hyper-fixations obsessionnelles, j'ai honte .  Honte parce que ça déborde . Ce sont des centres d'intérêts spécifiques qui prennent une telle place que j'en parle pendant des heures à qui veut bien l'entendre.  Mes centres d'intérêts spécifiques sont peu nombreux mais je me plonge volontiers dedans avec un plaisir gourmand. C'est comme s'ils faisaient partie intégrante de mon identité. La seule chose qu'ils disent de moi, c'est qu'ils mettent tous en avant ce besoin de connexion émotionnelle unique avec les gens. Le besoin de les comprendre et créer du lien avec une authenticité quasi improbable à trouver.  On m'a toujours répété que j'étais trop, et pour les quelques fois où je laisse déborder mes émotions et où je pars dans un oversharing que je ne maitrise pas, je vois bien que ça fout la trouille . Parce qu'on se sent étouffé·e par les débordements d'une personne qui a trop à ra...

Être TDAH ou avoir un TDAH?

V ous ne m'en voudrez pas s'il y a des répétitions tout au long de mes articles. Ce n'est pas grave dans le fond. Une idée, ça se travaille et ça se revisite. Je n'ai aucune vérité ni connaissance absolue. Je considère qu'il est dangereux de toujours affirmer, au détriment du " je ne sais pas ".  Revenons-en au sujet principal de ce blog, le TDAH . Je suis récemment tombée sur un commentaire intéressant d'une personne me disant qu'elle n'aimait pas entendre " Je suis TDAH " au lieu de " J'ai un TDAH ", ajoutant même: " Je ne me résume pas à mon trouble! "  Ce propos circule déjà assez fréquemment sur les réseaux. Certaines personnes le soutiennent, tandis que d’autres affirment qu’elles " sont " leur TDAH, parce que leur cerveau fonctionne réellement différemment : leurs particularités neurobiologiques font intrinsèquement partie de leur manière d’être et de penser . C'est intéressant, parce q...

En finir avec les préjugés sur le methylphenidate (Ritaline)

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  Avertissement :  Je ne suis qu’une personne lambda qui émet une opinion et partage ses réflexions et ses connaissances subjectives. Je ne suis pas professionnelle de santé, mais une personne concernée par le TDAH. Cet article a été travaillé avec beaucoup de rigueur mais n'est pas à l'abri de quelques petites erreurs. O n n'a jamais autant peur, quand on doit prendre un traitement, que lorsque celui-ci touche notre cerveau . Depuis que je suis rentrée dans la démarche diagnostic et médication pour mon TDAH, j'ai lu, entendu et vu de tout mais surtout beaucoup de n'importe quoi. Le methylphenidate est la molécule dans le médicament qui va travailler sur la régulation des émotions, améliorer la concentration et la motivation entre autres.  Les différents noms que l'on connait (Ritaline, Concerta, Quasym etc) sont des marques qui proposent des libérations immédiates ou prolongées qui agissent différemment selon les besoins de la personne dans son quotidien. Po...

Le TDAH n'est pas sans H.

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C ’est une question qui commence à me titiller, car je la vois encore circuler sur les réseaux sociaux et même dans la vie, la vraie . Certaines personnes continuent de véhiculer le cliché d’une distinction entre TDA et TDAH , et il faut que je vous explique en quoi cela pose problème. On employait le terme TDA pour parler des personnes qui ont un TDAH à prédominance inattentive , en excluant l'hyperactivité . C'est comme ça que l'on pouvait d'ailleurs distinguer les TDAH à prédominance inattentive des TDAH à prédominance hyperactive. Le fait est qu’on s’est aperçus que le H ne peut pas être exclu. Si l'hyperactivité n'est pas physique, il y a deux possibilités : elle est soit mentale, soit masquée, soit dissimulée, compensée. Prenons l'exemple des petites filles TDAH. Souvent perçues comme rêveuses, dans leur bulle, elles ne font pas de vagues, on ne les entend pas. Elles ont pourtant un TDAH. C'est comme ça que beaucoup de diagnostics che...

Le TDAH, la mémoire et la dysrégulation émotionnelle

    A voir un TDAH, pour quelques un·es d'entre nous, c'est parfois souffrir de petits problèmes de mémoire à court terme. C'est oublier où se trouve le téléphone qu'on vient de poser il y a une minute. Oublier qu'on a mis le linge au sale et le laisser traîner dans la machine pendant quatre jours. Oublier ce qu'on a fait une heure plus tôt. Oublier pourquoi on est allé·es dans telle pièce. Oublier des instructions données à l'oral quelque temps plus tôt. Et ce, tous les jours . Par contre, grâce à quelques témoignages de personnes neuroatypiques, je remarque que, pour la mémoire à long terme, nous sommes quelques un·es à être assez surprenant·es. C'est un petit point en commun que l'on a avec certaines personnes avec TSA. S'il n'y a aucune preuve scientifique que la mémoire à long terme, voire l'hypermnésie, soient systématiques chez toutes les personnes neuroatypiques, je remarque que nous sommes quelques un·es à en avoir u...

TDAH et culpabilité

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  (Attention, le début de cet article comporte des détails assez gore sur la description d'un rêve.) J e trouve que les rêves, c'est souvent un bon indicateur de ce par quoi on passe dans notre vie. Dernièrement, j'en ai fait un d'assez particulier où je devais me faire opérer du cerveau. Opération bénigne mais qui me faisait pas mal flipper. Après avoir eu la tête rasée, je devais, comme pour toute opération du cerveau, rester éveillée. Puis quelques dizaines de minutes plus tard, je me sens glisser de la chaise sur laquelle j'étais assise et me suis retrouvée à moitié avachie par terre. Personne ne s'occupait de moi. La chirurgienne m'a dit alors que tout était fini, que je pouvais me relever et m'en aller. J'ai à peine eu le temps de me relever et de la voir s'en aller que j'ai senti un truc visqueux tomber de ma tête. C'était mon scalp. On m'avait mis des vis défectueux sur le crâne qui étaient censés me maintenir mon scalpe le te...

Mon TDAH, mes hyperfixations et moi

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C e qui a probablement fait que mon TDAH passe complètement inaperçu au reste du monde, comme à moi-même, pendant toutes ces années, c’est qu’ à chaque fois que mon trouble se manifestait, tout était fait pour le faire taire . C’était notamment le cas pour mes multiples obsessions ou hyperfixations . Il n’est pas rare, quand on a un TDAH, d’avoir en commun avec les personnes autistes le fait de développer des centres d’intérêt très intenses , ce qu’on appelle les hyperfocus , et de se documenter à fond sur un sujet jusqu’à ne penser qu’à ça, d’en parler des jours, des semaines, parfois des mois. Enfant, j’ai eu plusieurs hyperfixations qui ont suscité pas mal de désintérêt, voire d’agacement, chez mon entourage. « Oui, c’est bien mignon tout ça, mais reviens un peu à la réalité ! Redescends de ton nuage, la vie, ce n’est pas ta petite passion enfantine. »  La seule obsession que je dirais avoir été tolérée et même appréciée, c’est mon engouement pour l’univers de Tintin. J’ai gran...